Le Centre

photo d’entête ©L’Harmattan pour Xewa Sowé

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Les caractéristiques du Centre

Imaginé à l’origine comme un orphelinat, la programmation du Centre a évolué vers une configuration mixte. Cette adaptation suit les recommandations actuelles en matière de protection de l’enfance, mais est également mieux en phase avec les besoins réels des enfants de Sowé. Les principaux problèmes sont en effet la sous-nutrition et le manque d’infrastructures ou de matériel pour étudier. C’est pourquoi le programme de l’orphelinat a « glissé » vers celui d’un Centre d’accueil de jour pour orphelins. Tout en assurant un accueil complet de 24 enfants particulièrement fragilisés, le nouveau Centre s’inscrira plus largement dans la vie du village en partageant avec 50 enfants supplémentaires sa cantine ainsi que des services connexes: terrains de sport/jeu, salle d’étude/bibliothèque et mini ferme-potager.

Le Centre s’inscrit également dans le réseau des CAPE (Centre d’Accueil et de Protection d’Enfants) et est en cours d’agréation auprès du Ministère béninois. Ses responsables sont en étroite collaboration avec le Centre de promotion social de Glazoué, antenne locale du Ministère compétent en matière de protection de l’enfance. Suite à la fermeture de plusieurs institutions ces dernières années, il sera le seul Centre d’accueil de l’arrondissement.

 

Fonctionnement

Le Centre est géré par une coordinatrice, entourée d’un jardinier et d’un gardien. Des “mamans” seront recrutées pour la prise en charge de chacune des 3 maisonnées de 8 enfants.

L’auto-subsistance est maximalisée par la maîtrise énergétique, les ressources alimentaires du potager/mini-ferme et la mise en place d’une activité génératrice de revenus (vente d’une partie des récoltes).

Le projet ambitionne aussi l’autonomisation des enfants une fois leur majorité atteinte. Une particularité du Centre est donc également de soutenir les perspectives d’avenir des enfants. La qualité de l’accueil et l’attention aux conditions d’hygiène et de nutrition contribuent à renforcer l’assiduité scolaire. Le Centre fonctionne par ailleurs sur une philosophie de participation à une multiplicité de tâches quotidiennes allant de la cuisine au maraîchage/élevage en passant par l’entretien du bâtiment. Dans le futur, d’autres métiers devaient être valorisés par la mise en place d’un partenariat avec les artisans et artistes locaux pour une initiation aux métiers pouvant aboutir à un apprentissage professionnalisant.

 

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Le projet architectural

photos et visuels: ©L’Harmattan pour Xewa Sowé

A l’origine, de premières esquisses du Centre élaborées par un entrepreneur local, permettent d’identifier un premier budget de construction. Le projet manque cependant de qualité architecturale et constructive et Xewa Sowé décide de se tourner vers des ressources académiques pour y remédier.

Début 2017, ces aspects sont pris en mains par des étudiants de dernière année d’études d’architecture au sein de l’atelier “Terrains d’architecture” de la faculté d’architecture de l’Université Libre de Bruxelles: l’Harmattan.

En janvier, un premier séjour leur permet de prendre connaissance du terrain et d’affiner le programme de Centre. En avril, ils retournent sur place pour échanger avec habitants et autorités villageoises sur base de premières esquisses. Une sociologue béninoise, Muriel Mitchonouzon, est engagée afin d’aider l’équipe à cerner les besoins exacts des enfants. Elle mène 4 ateliers impliquant des enfants du village de 10 à 18 ans.

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Les architectes, de leur côté, effectuent un premier sondage des ressources techniques locales, tant en matière de matériaux que de savoir-faire. Aussi, ils visitent et analysent des structures béninoises abordant les mêmes questions que le futur Centre et rencontrent leurs gestionnaires: S.O.S. Village d’enfants à Dassa, Terre Rouge à Cotonou, orphelinat de Savalou, … Le fameux Centre Songhaï est également une source d’inspiration en termes d’apprentissage de métiers, d’autoproduction et de permaculture.

En juin, l’esquisse finale du projet, assortie d’un premier dossier technique pour l’exécution, est présentée devant le jury universitaire en tant que projet de fin d’études.

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Le dossier est ensuite finalisé en vue du chantier. En septembre 2017, le projet est sélectionné pour être exposé au sein de l’exposition itinérante de l’événement international  Terra Award, reconnu pour être une référence en matière de construction en terre crue. Très fortement investi, l’Harmattan s’engage alors à se rendre disponible pour co-construire le projet avec les habitants et assurer le suivi technique.

Article du 23 avril 2018 (RTBF)

Le projet adopte une architecture contemporaine inscrite territorialement: du vernaculaire contemporain, entre inscription et compréhension dans un territoire architectural et culturel, et production formelle réinterprétée.

Les murs sont bâtis en terre crue, par la technique de la bauge, les structures sont en ébène et en teck, les fondations et les dalles sont réalisées en béton cyclopéen (ciment + grosses pierres) et les toitures sont en paille. Le Centre est construit de matériaux ultra locaux et recyclables : la terre et les pierres du terrain-même, la paille des champs avoisinants et le bois provenant d’un fournisseur voisin. Le matériau le plus éloigné se situe à 19 kilomètres.

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Le centre se décline en quatre grands pôles :
1. Un pôle potager, qui permet au centre d’être, dans une certaine mesure, auto-suffisant en nourriture;
2. Un pôle de logements d’urgence, afin de tout de même pourvoir le centre d’une capacité d’accueil de nuit de 24 lits;
3. Un pôle « public » constitué d’une bibliothèque, d’une salle étude ouverte le soir, d’un préau/réfectoire pour 80 enfants et d’une cour de jeux;
4. Un pôle technique, constitué d’une cuisine, d’une ferme, de toilettes et d’un magasin de fruits et légumes.

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Le Centre a trois entrées :
1. Une entrée principale, symbolisée par l’orientation de la bibliothèque, parallèle au chemin de traverse et dans le prolongement de l’accès depuis le village;
2. Une entrée technique, qui se trouve à proximité de la route principale en latérite à l’est;
3. L’entrée des maisons, orientée vers le chemin de traverse, mais mise à distance, dans
un souci d’intimité.

Sur le reste du terrain est prévue une teckeraie pour pouvoir fournir le Centre de nouveau bois pour la construction et la combustion. Un tiers de la parcelle est destiné à la culture d’un champ pour compléter la production alimentaire interne du Centre.

 

 

Le terrain

Le terrain destiné au projet est un terrain vierge de 7500 m² situé à l’entrée de Sowé.

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©L’Harmattan pour Xewa Sowé

Le site est longé, au sud, par la route de Glazoué et à l’est par une route en latérite qui mène au barrage et aux institutions scolaires. Il est traversé en son centre par un chemin qui provient du village et mène aux champs.

Le village

Sowé est un village béninois comptant 5000 habitants, dont 1000 enfants.

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©L’Harmattan pour Xewa Sowé
maquette du village            @L’Harmattan pour Xewa Sowé

Situé à 3 Km de Wédémé et à 9 Km de Glazoué, ville plus importante de 20.000 habitants dotée de nombreux commerces, Sowé est un petit village de paysans. Il y a sur place une école maternelle, une école primaire et une école secondaire, des commerces ainsi qu’une maison médicale.

Le village a une tradition d’implication et d’entraide. L’une des écoles et le centre de santé sont le fruit de projets de coopération réussis.

L’implication du village en faveur des orphelins, enclenchée dès le sinistre, reste active aujourd’hui et les engagements en vue du nouveau projet sont nombreux.  Un terrain a été mis à disposition dès l’origine, donné par l’une des collectivités du village: la collectivité Ohouko. Ce terrain est cultivé depuis des années par les femmes du village afin de fournir de la nourriture aux orphelins et est à terme destiné à recevoir d’autres équipements.

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A l’annonce du nouveau projet, les chefs des 3 quartiers de Sowé se sont engagés à activer le gongonage (= “aller sonner aux portes”): une tradition ancestrale de mobilisation de main d’œuvre gratuite alternant différentes maisons et quartiers en faveur de projets collectifs. Cette main d’œuvre peu qualifiée sera complétée par l’engagement d’artisans locaux (maçon, charpentier, …) sélectionnés pour leur savoir-faire. Des notables ont déjà annoncé le don de matériaux (bois, …) tandis que l’administration est entrain de faire équiper le terrain d’un puits mécanique.